Les derniers 10%

9 septembre 2020 Actualités

Par Marc Pagezy – CEO & Partner Exec Avenue 

                                                                                                                                                                                                                                                                        (Septembre 2020)

La rentrée apporte son lot d’opportunités. Certains secteurs profitent de la crise. La plupart retrouveront d’ici la fin de l’année des niveaux d’activité corrects, environ 90% du niveau d’avant crise.

Le challenge sera de retrouver voire de dépasser en 2021 les derniers 10 %. 5 projets structurants devraient y concourir.

Synchroniser l’entreprise avec son écosystème

Avec l’épidémie, le processus de fonctionnement de l’entreprise a été mis à mal. Il doit être resynchronisé et en partie repensé – de l’approvisionnement à la livraison. Ce chantier complexe est une opportunité d’accélérer l’indispensable transition vers une économie plus respectueuse de l’environnement. Certains dirigeants profitent de ce contexte sans précédent pour réfléchir à la relocalisation d’une partie de leur production ou diminuer leur empreinte carbone. A terme, cette contrainte sera un avantage concurrentiel pour ceux qui auront su prendre le tournant à temps.

Insuffler une nouvelle dynamique managériale dans un environnement de travail hybride

Le confinement a certes accéléré le développement de nouveaux modes de travail et d’organisation : le télétravail est ainsi apparu comme une solution ponctuellement efficace à nombre de dirigeants jusqu’alors réticents. Mais ils ressentent déjà la perte de substance opérationnelle, d’énergie managériale et commerciale qu’il génère. Les dirigeants vont devoir remettre leurs équipes de direction au travail à 100%, certains de leurs membres s‘étant installés dans une sorte de distanciation.   Ils  vont devoir jongler entre travail sur site et télétravail qui fera lui-même naître de nouveaux risques : desserrement du lien entre l’entreprise et les collaborateurs, manque de cohésion des équipes de direction. Préserver la culture d’entreprise, voire la renforcer, er créer une émulation collective dans un environnement de plus en plus dispersé seront de nouveaux défis.

Retrouver en urgence une autonomie financière

Face à la fin progressive des mesures d’urgence de soutien aux entreprises mises en place par le Gouvernement pour les soutenir, les dirigeants doivent reconstituer leur trésorerie, lourdement touchée par la crise afin de trouver un nouvel oxygène pour se développer et croître. Cette flexibilité financière est impérative, pour regagner des parts de marché mais aussi attirer de nouveaux talents nécessaires au renforcement de l’entreprise.

Mettre à niveau des fonctions majeures

La crise a eu un effet de loupe révélateur sur l’insuffisance de certains métiers ou process au sein de l’entreprise. On pense bien sûr à la localisation des sites de production, l’offre digitale ou encore à la sécurité des systèmes d’information exposés au risque avéré de cyber-attaque. La sortie de crise doit être une occasion de poursuivre les nécessaires transformations digitales dans l’ensemble de leurs dimensions (service interne, offre, produit, parcours client, outils de travail à distance,..). Nombre d’entreprises, ne peuvent plus faire l’impasse sur des dirigeants de haut niveau pour porter cette transformation.

Evaluer les équipes de direction

Les plus anciens, ceux qui ont vécu les crises de 2001, 2008, savent que les équipes ne sortent jamais indemnes de ces périodes. Les crises usent les personnes, leur résistance au stress, et leur envie pour demain. Les crises accélèrent la relève des générations des équipes de direction. 

Forts de leur énergie positive, les dirigeants vont remodeler leurs équipes de direction, les énergiser. C’est avec des équipes motivées et unies qu’ils gagneront les derniers 10 % de croissance, les plus difficiles à récupérer.

Les dirigeants doivent trouver le bon rythme et ne pas prendre de retard par rapport aux compétiteurs, aux entreprises « CovidProf » ou plus résilientes. Ils risqueraient d’affaiblir leur entreprise alors que les opportunités d’acquisition commencent à apparaître et qu’il y a beaucoup d’argent à investir.