Comment devient-on P-DG d’une grande entreprise ?

3 octobre 2015 Actualités

Le cabinet de conseil en recherche de dirigeants et en leadership Heidrick & Struggles, qui fête les 40 ans de son bureau français, publie la 3ème édition de son baromètre « Route to the top » comparant les profils et parcours des P-DG des plus grandes entreprises françaises, allemandes, anglaises et américaines • Où sont les femmes ? : 9 aux Etats-Unis, 5 au Royaume-Uni, 2 en France et 1 en Allemagne…les quotas de genre instaurés dans les conseils d’administration n’ont pas encore eu raison du plafond de verre  • La chasse au(x) meilleur(s) talent(s), enjeu plus que jamais stratégique pour les grandes entreprises : près d’un quart (24%) de l’ensemble des P-DG est recruté en externe  • L’élitisme à la française persiste : comme en 2013, 50% des P-DG français sont issus de HEC, de l’Insead, de l’ENA et de Polytechnique  • Les premières fonctions des P-DG français : hauts fonctionnaires (24%), management (24%), finance (20%), ingénieurs (20%)

 A l’occasion des 40 ans de son bureau de Paris, Heidrick & Struggles (Nasdaq : HSII), leader mondial du conseil en recherche de dirigeants et administrateurs, évaluation de conseils d’administration et management de talents, pionnier de la profession depuis plus de 60 ans, a le plaisir de présenter les résultats de la troisième édition de son baromètre « Route to the Top ». 

Fondée sur l’analyse et la comparaison des profils des P-DG du SBF 120, du DAX 30 et MDAX 50, du FTSE 100 et du Fortune 100, l’étude pointe les évolutions relatives aux problématiques de gouvernance et aux voies d’accession à la plus haute fonction dirigeante dans l’entreprise, depuis les deux dernières éditions de l’étude en 2013 et 2011. 

Genre, nationalité, âge : encore des progrès à faire en matière de diversité La diversité a peu évolué pour les postes de P-DG. Les femmes, bien que plus nombreuses dans les 4 pays étudiés, peinent toujours à occuper des postes de dirigeantes. « Les quotas de genre instaurés dans les conseils d’administration des grandes entreprises du vieux continent ne semblent pas avoir encore brisé le plafond de verre…Avec 2 femmes P-DG seulement au sein du SBF 120 – Valérie Chapoulaud Floquet (Remy Cointreau) et Virginie Morgon (Eurazeo) – et aucune dans le CAC 40 depuis le départ d’Anne Lauvergeon en 2011, la marge de progression est considérable en France, comme chez nos voisins européens. L’arrivée en 2016 d’Isabelle Kocher à la tête de GDF Suez (Engie), dont le conseil d’administration est d’ailleurs le plus féminisé du CAC 40, va t-elle faire bouger les lignes ? », commentent Sylvain Dhenin et Marc Bartel, respectivement Managing Partner pour l’Europe de l’ouest et Managing Partner France chez Heidrick & Struggles.

Par ailleurs, le poste de P-DG ne semble pas s’ouvrir davantage aux étrangers, bien au contraire. Ainsi, les grands patrons venant de l’étranger se raréfient dans presque tous les pays. 

Alors que la proportion de P-DG de nationalité étrangère continue de baisser en France (12% en 2011 vs 8% en 2015), le Royaume-Uni, malgré une légère baisse, reste le pays qui se distingue dans ce domaine avec 35% de P-DG étrangers (contre 39% en 2013).

Enfin, pas d’évolution majeure non plus concernant l’âge moyen des P-DG. 

A noter que la France est le pays qui compte le plus de P-DG âgés de 65 ans et plus, ainsi que le plus de « Super P-DGs », âgés de moins de 45 ans. Maurice Levy (Publicis), 73 ans, et Yannick Bolloré (Havas), 35 ans, étant respectivement le plus vieux et le plus jeune P-DG en France.

Parcours académique, professionnel et international : des variations plus contrastées

Si des similarités existent au regard des différents profils de P-DG, l’étude révèle également de réelles spécificités selon les pays.

L’étude montre que les « formations d’élite » restent une spécificité française – 50 % des P-DG français sont issus de HEC, de l’Insead, de l’ENA et de Polytechnique (comme en 2013) – là ou les Etats-Unis et le Royaume-Uni voient le nombre de diplômés de ces formations baisser d’année en année.

L’évolution depuis 2013 montre que tous les pays sont attachés aux études universitaires à un niveau master, avec comme gagnant la France : 92 % (+3 %) des P-DG français détiennent un diplôme de cycle supérieur, contre 62% pour le Royaume-Uni (+12%), 72% pour les Etats-Unis (+5%) et 85% en Allemagne (+7%).

Par ailleurs, le parcours professionnel varie légèrement selon les pays. 

Dans les pays anglo-saxons, les P-DG viennent majoritairement de la finance (UK = 36% ; US = 31%), tandis que les Français sont pour la plupart issus d’une carrière de hauts fonctionnaires (24%) ou management (24%), la finance arrivant en 3ème position (20%), ex-aequo avec la formation d’ingénieur.

L’expérience à l’international des P-DG a légèrement augmenté entre 2011 et 2015, sauf dans le cas de la France et du Royaume-Uni. Les P-DG du Royaume-Uni restent ceux qui ont la plus forte expérience à l’international (41% en 2015), alors que les P-DG aux Etats-Unis la recherchent beaucoup moins (19% en 2015).

Enfin, le mode d’accès au poste de P-DG reste dans la majeure partie des cas la promotion interne, et ce notamment en Allemagne (82%) et aux Etats-Unis (83%).

« Il est à noter que près du quart (24%) de l’ensemble des P-DG de ces quatre grandes puissances occidentales est recruté en externe. 

Dans un contexte marché volatile, incertain, complexe et ambiguë, où les grandes entreprises ont souvent besoin de résultats et de performance à court terme, la chasse aux talents, et plus exactement au meilleur talent, est plus que jamais d’actualité et stratégique pour ces dernières. 

Ces recrues d’exception leur permettent de mener à bien leurs transformations ou leurs nouvelles ambitions stratégiques », soulignent Olivier Jéglot et Dorothy Wachs, respectivement Principal et Manager au sein de la Practice Leadership Consulting chez Heidrick & Struggles.

Le portrait type du P-DG français

En France, 121 PDG sont passés au crible dans le but de dessiner le portrait type du P-DG français. 

Il s’agit en l’occurrence d’un homme (98%), 56 ans en moyenne et de nationalité française (90%). 

Il a suivi des études supérieures (92%) et ce souvent dans les établissements les plus prestigieux (50%). 

Le P-DG français a un parcours professionnel tracé majoritairement dans la haute fonction publique et le management (24%) et dispose d’une certaine expérience internationale (31%). 

Enfin, il a été promu en interne plus de 6 fois sur 10 et occupe son poste de PDG 8 ans en moyenne.

Deux ans après, quels constats ?

Le profil-type du P-DG a-t-il évolué depuis 2013 ? 

Les grandes tendances ne connaissent pas de transformation majeure mais 3 critères évoluent de manière significative dans les 4 grandes puissances occidentales : le genre, les études supérieures et le parcours sur des postes de management opérationnel. C’est une réalité, il y a de plus en plus de femmes chefs d’entreprise dans chacun de ces pays. La progression est timide (+ 1% pour l’Allemagne et les Etats-Unis, +2% pour la France et le Royaume-Uni), mais elle reste significative compte tenu de la faible représentation des femmes dans les classements des top dirigeants.

Par ailleurs, la proportion de P-DG détenant un diplôme supérieur a augmenté dans tous les pays, de 3% en France à 12% au Royaume-Uni. Enfin, concernant le parcours professionnel des P-DG, c’est le management qui est en forte progression notamment en Allemagne (+ 10%), au Royaume-Uni et aux Etats-Unis (+ 3%), alors qu’elle reste stable en France.

« La gestion des talents reste plus aboutie dans les pays anglo-saxons, meilleurs pour développer leurs dirigeants indépendamment du niveau d’éducation, du genre et de la nationalité. 

A l’exception notable de la France, les conseils d’administration ne misent pas uniquement sur les profils surdiplômés, reconnaissant ainsi le rôle prédominant de l’expérience dans le développement du leadership », concluent Sylvain Dhenin et Marc Bartel.

Méthodologie

Cette étude a été réalisée en juin 2015 par Heidrick & Struggles à partir d’informations recueillies sur les P-DG des entreprises cotées françaises, allemandes, anglaises et américaines (SBF 120, DAX 30 + MDAX 50, FTSE 100 et Fortune 100).

Article précédent
Korn Ferry achète Hay Group
Article suivant
Les brèves du recrutement