RECRUTEMENT DE CADRES :

19 septembre 2012 Actualités

prévisions à la baisse, mais

essentiellement par prudence

Pour la première fois en 3 ans, les recrutements de cadres vont reculer

Seules 50% des entreprises prévoient de recruter des cadres au deuxième semestre, soit trois points de moins que l’année dernière à la même période. Ce fléchissement, marqué dans l’industrie, est plus lié au manque de visibilité sur la croissance qu’à un regain de pessimisme.Mauvaise nouvelle pour les cadres : leurs prévisions de recrutement sont en baisse sur un an au deuxième trimestre 2012, pour la première fois depuis 2009. Seule une entreprise sur deux prévoit de recruter au moins un cadre dans les prochains mois, soit 3 points de moins que l’an passé à la même période, selon le baromètre trimestriel de l’Association pour l’emploi des cadres (Apec). Elles sont aussi moins nombreuses qu’un an plus tôt -65% contre 75%- à se dire « certaines » de le faire.« Ce fléchissement traduit une grande prudence », analyse Marie-Françoise Lefon (CGC), présidente de l’Apec. Il s’est manifesté dès le premier trimestre, où la part d’entreprises ayant embauché au moins un cadre a montré des signes d’essoufflement (54 %, contre 56 % début 2011). Selon l’Apec, le « manque de visibilité sur la croissance à venir » place les entreprises « dans une position d’attente ». Confrontées au manque de dynamisme de la consommation et, pour certaines, à des difficultés de financement, celles-ci limitent leurs investissements, moteur clef du marché de l’emploi des cadres. Les remplacements de départs constituent le premier motif d’embauche (51 %, + 10 points en un an) tandis que la part des recrutements liés au développement de l’activité s’érode (30 %, -4).

Les intentions d’embauche n’avaient pas connu de repli depuis fin 2009. Si l’on compare uniquement les tendances du deuxième trimestre, il faut remonter au 2e trimestre 2009 pour retrouver une baisse, avec un niveau d’intentions d’embauche néanmoins beaucoup plus faible (36%), souligne l’Apec.Le conseil et services aux entreprises souffre le plus de la baisse des perspectives d’embauche (-7 points), suivi par l’industrie (-6 pts), et le commerce et les transports (-4 pts). Par contre, les recrutements dans la banque et l’assurance (+4 pts) restent soutenus, où 86% des entreprises interrogées disent avoir effectivement recruté au premier trimestre (soit 11 points de plus que les prévisions).Pour Marie-Françoise Leflon, présidente de l’Apec, le fléchissement est « lié au manque de visibilité sur la croissance à venir en France ». La responsable estime qu’il « est encore trop tôt pour dire si cette baisse va se poursuivre, les recruteurs interrogés étant confiants sur l’amélioration de la situation de leur entreprise dans les prochains mois ». 24% des recruteurs pensent en effet que la santé de leur entreprise va s’améliorer et 11% qu’elle va se dégrader, écrit l’Apec.Et parmi ceux qui envisagent de recruter, une proportion constante (43%) pourrait rechercher un jeune diplômé. « Cette stabilité constitue en soi un indicateur de confiance en l’avenir », commente l’Apec. Les entreprises font des cadres avec quelques années d’expérience leur cible privilégiée, mais elles continuent de recruter des jeunes diplômés, « ce qui constitue un autre indicateur de confiance » en l’avenir. Enfin, la proportion d’entreprises déclarant avoir des difficultés à recruter, élevée depuis un an, ne baisse pas (64 %), autre « signe de résistance ».

Les offres d’emploi confiées à l’association ont quant à elles continué à progresser au premier trimestre 2012, avec près de 168.000 offres, soit une hausse de 30% par rapport à 2011 et « d’importantes disparités » selon les secteurs. Le marché de l’emploi des cadres avait connu une année 2011 positive, avec 181.000 embauches effectivement observées par l’Apec, soit 10% de plus qu’en 2010. Mais au premier trimestre, les entreprises ont été un peu moins nombreuses à embaucher au moins un cadre qu’il y a un an (54% contre 56%).Le baromètre est tiré d’une enquête par téléphone menée en mars auprès d’un panel de 750 entreprises de plus de 100 salariés, représentatives du secteur privé.