Les recrutements dans la finance retrouvent une certaine vigueur.
Mais les plafonnements de bonus posent problème.
Selon Les Echos, après des années atones, le marché du recrutement frémit : « l’activité redémarre à partir du recrutement de profils juniors, témoigne la chasseuse de têtes Diane Segalen. Ce sont ceux que les banques avaient remerciés en premier car elles n’avaient plus assez de flux d’affaires. Le mouvement va se poursuivre vers des profils plus seniors, en particulier des spécialistes sectoriels dans les fusions-acquisitions. Des banques anglo-saxonnes à Paris pourraient vouloir renforcer la tête de leur structure locale ».
Le mouvement touche l’ensemble des métiers de la banque d’investissement.
« Je sais que mes équipes sont assez sollicitées et les cabinets de chasseurs de têtes nous alimentent de nouveau », confirme un responsable au sein d’une banque d’investissement française. Les principales cibles d’intérêt ? « Ce sont les spécialistes sectoriels qui ont une réputation sur leur marché, sont autonomes et ont du levier sur les clients », poursuit il.
Recruter à partir de Londres
Lui-même indique que si le flux d’affaires se poursuit et que sa banque recrute, « elle embauchera à partir de Londres, dont l’attractivité est plus forte qu’à Paris ».
Selon Les Echos, à cause du plafond, certains patrons de banques d’investissement anglo-saxonnes à Paris, envisagent même la question en termes de rapatriements ponctuels. « J’ai mené tous les efforts possibles pour conserver une équipe à Paris. Nous n’augmenterons pas les fixes, car cela amputerait trop notre base de coûts et la rigidité du marché du travail est trop forte », indique l’un d’eux.
Accoler une prime de spécialité pour contourner le plafond comme y travaillent des banques, n’est pas une solution, selon lui.
« En droit français, celle-ci serait considérée comme du fixe, et donc définitivement acquise, à la différence de Londres où elle reste du variable. » « La vérité est que soit nos meilleurs éléments auront un intérêt à quitter le territoire, soit ils devront accepter une baisse de salaire », conclut-il.