Monster + CareerBuilder en faillite
Monster + CareerBuilder a annoncé qu’elle se plaçait sous la protection du chapitre 11 de la loi sur les faillites et qu’elle organisait la vente de son site d’offres d’emploi ainsi que d’autres activités.
Parmi les acheteurs intéresséss, on trouve JobGet et Valnet.
Monster + CareerBuilder est classée comme le 20e plus grand fournisseur d’offres d’emploi en ligne. L’entreprise a été créée en septembre 2024, lorsque les sites Monster + CareerBuilder ont fusionné, avec Apollo Global Management comme actionnaire majoritaire. Randstad, ancien propriétaire de Monster, a conservé une participation minoritaire dans la société fusionnée.
Des rumeurs de vente ont émergé plus tôt ce mois-ci, et Monster + CareerBuilder a déposé un avis WARN (Worker Adjustment and Retraining Notification) auprès de l’État de l’Illinois le 5 juin.
« Depuis plus de 25 ans, nous sommes fiers d’avoir été un leader mondial dans la mise en relation des chercheurs d’emploi et des entreprises », a déclaré le PDG Jeff Furman dans un communiqué du 24 juin. « Cependant, comme beaucoup d’autres dans notre secteur, notre activité a été affectée par un environnement macroéconomique difficile et incertain. »
Dans le cadre de cette procédure, Monster + CareerBuilder vend son activité de site d’emploi à JobGet, une entreprise basée à Boston qui a déjà acquis plusieurs plateformes depuis début 2024, notamment Snagajob, Seasoned et Wirkn.
Par ailleurs, Monster + CareerBuilder a conclu un accord pour vendre ses Monster Media Properties à Valnet, une société de médias basée à Montréal. Ces propriétés incluent military.com et fastweb.com.
Dans une troisième transaction, la division Monster Government Services sera vendue à Valsoft, une entreprise montréalaise spécialisée dans l’acquisition de logiciels.
Les ventes devraient être finalisées dans les semaines à venir, sous réserve de l’approbation du tribunal. Monster + CareerBuilder est également en train de conclure un accord de financement de 20 millions de dollars avec Blue Torch Capital pour assurer la continuité de ses opérations pendant la procédure.
La faillite de Monster + CareerBuilder marque un tournant symbolique dans l’évolution du marché du recrutement en ligne. Voici les principales conséquences observées ou anticipées :
- Redistribution des parts de marché : Avec la vente de ses actifs à JobGet, Valnet et Valsoft, les cartes sont rebattues. Des acteurs plus agiles ou spécialisés comme Indeed, LinkedIn ou JobGet pourraient renforcer leur position dominante2.
- Concentration accrue : Le départ d’un acteur historique ouvre la voie à une consolidation du secteur. Les plateformes restantes pourraient chercher à acquérir des parts de marché ou des technologies issues de la vente des actifs de CareerBuilder + Monster.
- Impact sur les candidats et les recruteurs : À court terme, les utilisateurs pourraient faire face à des interruptions de service ou à des changements dans les interfaces et les offres. À plus long terme, cela pourrait se traduire par une meilleure expérience utilisateur si les repreneurs investissent dans l’innovation.
- Signal d’alerte pour les anciens modèles économiques : La chute d’un pionnier souligne les limites des modèles basés sur les abonnements et les annonces classiques, surtout face à la montée de l’IA, des algorithmes de matching avancés et des plateformes sociales3.
- Opportunités pour les nouveaux entrants : Le vide laissé par CareerBuilder + Monster pourrait encourager l’émergence de startups plus spécialisées, notamment dans les niches comme le recrutement local, les freelances ou les métiers techniques.
En somme, cette faillite n’est pas un effondrement du secteur, mais plutôt une mue.
Le marché du recrutement en ligne continue d’évoluer rapidement, et cette transition pourrait bien accélérer l’innovation et la transformation digitale du secteur.