En 2025, le salaire des cadres est en hausse de +3,9% en moyenne. L’IA est perçue comme un accélérateur de revenu.

28 août 2025 Actualités

La 23ème édition du baromètre Expectra des salaires cadres révèle des grandes tendances suivantes :

  • Le salaire des cadres progresse de +3,9% en 2025, une hausse qui confirme la dynamique observée en 2024 (+4%)
  • L’analyse globale des salaires des cadres et des ETAM (employés, techniciens et agents de maîtrise) indique une évolution de +3,3% en un an, soit une hausse de +15,7% en 5 ans
  • Le salaire médian des cadres s’établit à 54 780 euros en 2025
  • Le secteur des technologies connaît la plus forte revalorisation salariale : +4,4% à l’échelle nationale
  • En région, le Nord-Ouest enregistre la progression moyenne des salaires la plus élevée avec une hausse de +4,5%
  • 68% des cadres pensent que la maîtrise de l’IA permet d’augmenter sa rémunération
  • 1 cadre sur 2 (49%) envisage l’IA comme un futur collègue
  • 85% des cadres estiment que l’IA va transformer leurs tâches professionnelles

En 2025, le marché de l’emploi des cadres évolue dans un climat paradoxal. D’une part, un contexte économique et géopolitique incertain pousse les entreprises à la prudence : les processus de recrutement s’allongent et les embauches se font moins nombreuses. D’autre part, la pénurie structurelle de compétences sur certains métiers clés a conduit les entreprises à maintenir une politique de revalorisation salariale dynamique, malgré une inflation stabilisée, afin d’attirer et de fidéliser les talents. Cela se reflète dans le ressenti des cadres, qui sont, comme l’an dernier, 7 sur 10 à se déclarer satisfaits de leur niveau de rémunération.
Interrogés sur le déploiement de l’intelligence artificielle dans leur quotidien professionnel, les cadres déclarent percevoir l’IA comme une opportunité de transformer leurs missions (85%) et un levier pour gagner du temps et être plus productifs (62%). Ils expriment également une attente forte envers leur employeur pour être mieux formés et accompagnés face à cette révolution.

Evolution des salaires par spécialité en 2025

En tête des progressions de salaire en 2025, le secteur des Technologies (+4,4%) est porté par des besoins constants de recrutement dans les domaines à forte expertise technique comme le cloud computing, la cybersécurité, la data science, l’IA et le machine learning. 

Le secteur Aéronautique (+3,8%) confirme sa bonne santé, soutenu par des carnets de commande pleins à craquer. Au-delà de la reprise du trafic, c’est le renouvellement de la flotte mondiale qui booste les embauches. Avec 220 000 salariés fin 2024, le secteur a retrouvé son niveau d’emploi d’avant la pandémie.

La filière Industrie affiche, quant à elle, une croissance de +3,4%. Dans un contexte où la réduction des coûts et l’amélioration de la qualité sont clés, la transition vers l’industrie 4.0 s’accélère. La moitié des sites industriels français intègrent désormais les nouvelles technologies, que ce soit via l’IA ou l’IoT (internet des objets). Les profils qui sont en mesure d’apporter une expertise pointue et une agilité numérique -comme les métiers liés à l’automatisation, la data industrielle, la performance énergétique ou la maintenance intelligente-, sont les plus recherchés.

En fin de classement, le secteur Commerce & Marketing (+2,3%) connaît l’évolution la plus timide, reflétant la frilosité des entreprises à investir sur des fonctions jugées moins prioritaires en période d’incertitude économique.

Top 10 des métiers en progression en 2025

Le classement, à l’échelle nationale, des métiers aux plus fortes progressions salariales confirme les tensions sur les expertises de pointe.

Le consultant en cybersécurité prend ainsi la première place avec une augmentation de +9,5%qui porte son salaire médian à 49 020 euros. La multiplication des risques et la digitalisation croissante des entreprises rendent cette compétence indispensable.

L’ingénieur logistique aéronautique arrive en deuxième position avec une hausse de +9,1%(salaire médian de 44 450 euros). Cette progression illustre le dynamisme exceptionnel du secteur aéronautique qui recrute massivement pour répondre à la demande.

Le juriste en droit public complète le podium avec une revalorisation de +8,9% et un salaire médian de 42 750 euros, signe d’un besoin accru en compétences réglementaires et en gestion de la conformité dans un environnement législatif de plus en plus complexe. 

L’IA, le collègue idéal de demain ? La 23ème édition du baromètre Expectra a également analysé, en partenariat avec l’IFOP, le rapport des cadres à l’intelligence artificielle.

Une adoption rapide de l’IA
L’intelligence artificielle est accueillie favorablement par les cadres qui l’intègrent déjà massivement dans leur quotidien. 83% d’entre eux déclarent avoir utilisé des outils d’IA dans leur environnement professionnel au cours des trois derniers mois et 53% des répondants y ont recours au moins une fois par semaine.

Loin de voir en l’IA une concurrente qui va leur voler leur travail, les cadres la perçoivent plutôt  comme un « super assistant » (66%) capable de prendre en charge les tâches les plus pénibles (77%). 

Près de la moitié des cadres (49%) s’imaginent même que l’IA deviendra, à terme, un collègue à part entière. Ce chiffre s’élève à 56% chez les managers de plus de 5 collaborateurs et à 59% chez les utilisateurs réguliers de l’IA.

Une profonde évolution de la façon de travailler

Les cadres ne considèrent pas l’IA comme un simple outil. En effet, une grande majorité d’entre eux (85%) estiment que l’IA va transformer leurs missions. Plus de 8 cadres sur 10 (82%) pensent que leur expertise évoluera vers plus d’analyse, de sens critique et de maîtrise technologique. Cette transformation place les compétences humaines au premier plan et les cadres sont, là encore, plus de 8 sur 10 (82%) à penser que les soft skills (empathie, créativité, relationnel) deviendront un levier de différenciation majeur. 91% anticipent qu’ils devront faire évoluer leurs compétences pour s’adapter. Cependant, seul 1 cadre sur 2 estime que son entreprise lui propose des formations concrètes pour l’aider à maîtriser l’IA.

À mesure que cette nouvelle technologie s’impose dans leur quotidien professionnel, les cadres anticipent un management hybride, avec une collaboration entre le manager et l’IA et des équipes mi-humaines, mi-machines. Mais les habitudes ont encore la vie dure : à choisir, les cadres sont 95% à préférer manager une IA plutôt que d’être managés par elle.

Quel impact ce “partage des tâches” aura-t-il sur la rémunération ? 68% des cadres interrogés estiment que les collaborateurs qui sauront tirer parti de l’IA seront mieux rémunérés à l’avenir.

La balle est dans le camp des entreprises

Si les cadres sont prêts pour cette nouvelle ère, ils attendent de leur employeur un accompagnement à la hauteur des enjeux. Or, l’étude révèle que plus de la moitié des cadres (53%) pointent un manque de vision globale de la part de leur entreprise concernant l’IA. Et 54% estiment que leur entreprise ne prend pas suffisamment le temps d’évaluer l’impact de l’IA sur les missions des collaborateurs. C’est aux employeurs de transformer cet enthousiasme individuel en une véritable performance collective, en investissant dans la formation et en définissant un cadre d’usage clair, éthique et sécurisé de l’IA.

Méthodologie Le baromètre des salaires Expectra est construit à partir de l’ensemble des postes pourvus par Expectra (intérim, CDD et CDI) de profils Bac +2 à Bac +5. La règle imposant qu’un salarié intérimaire soit rémunéré au même niveau qu’un salarié titulaire garantit une bonne représentativité des salaires. Au total, 50 499 fiches de paie ont été analysées et enrichies de données Smartdata représentant 199 qualifications dont 107 fonctions cadres et 92 fonctions ETAM (employés, techniciens et agents de maîtrise), sur les spécialités aéronautique, immobilier & construction, industrie, life sciences, supply, commerce & marketing, finance, office, RH & légal et technologies. Au global, ce sont 9 500 entreprises qui sont représentées (75 % en province et 25 % en ile-de-France). Le baromètre présente les rémunérations (minimales, médianes et maximales) et les évolutions de salaire enregistrées sur la période juillet 2024/ juin 2025 vs juillet 2023/juin 2024. Les montants des salaires sont indiqués en euros bruts.